Les friches et l’avenir de la ville transitoire
Valoriser les friches urbaines, une idée pas si neuve
Les années 70 ont vu naître ce phénomène avec des exemples emblématiques tel que le Théâtre du soleil, installé sur le site de la Cartoucherie en 1971. Ces pionniers ont influencé le milieu actuel du temporaire qui connait une nouvelle dynamique. Friches culturelles, espaces récréatifs, hébergement temporaire ou tiers lieux accueillant des activités économiques, chaque friche est unique. Transformant nos manières de consommer l’espace, elles replacent l’action citoyenne au cœur de la fabrique urbaine.
L’institut d’Aménagement et d’Urbanisme d’Île-de-France recense en tout 62 sites d’urbanisme transitoire, dont la majorité accueille des activités de types art/culture/création. Parallèlement, l’ADEME estime à 150 000 hectares la surface de friches encore inexploitées sur l’ensemble du territoire français. Le potentiel d’une telle réserve de foncier invite à la réflexion !
Culturelle, récréative, sociale... les friches peuvent-elles devenir des lieux de développement économique ?
Si la représentation que l’on a des friches est principalement celle de l’urbanisme récréatif, des exemples montrent que le potentiel de développement économique qu’elles représentent est important et répond à de réels enjeux urbains. Face aux prix du foncier et des loyers, face à la nécessité de réduire l’étalement urbain pour favoriser le développement de la ville sur la ville, l’urbanisme transitoire apporte des réponses concrètes et pragmatiques aux besoins des acteurs économiques en développement.
Faisons tout d’abord la distinction entre l’urbanisme temporaire permis grâce à la réhabilitation de locaux existants et l’urbanisme temporaire développé sur un terrain en friche. Des projets tels que le Matériaupôle, ou encore Plateau urbain – qui gère le site très populaire des Grands Voisins -proposent d’héberger dans des locaux réhabilités des startup et des entreprises en développement. Ces espaces se présentent alors comme de véritables catalyseurs de développement territorial, car elles permettent de créer des synergies entre les acteurs.
A contrario, très peu de solutions techniques ou constructives permettent d’exploiter un potentiel encore plus grand, celui des terrains en friche qui sont pour l’instant cantonnés aux usages éphémères de l’urbanisme événementiel.
Et si la construction modulaire évoluait pour mieux valoriser les terrains en friche ?
Dans cette optique de valorisation, la construction modulaire apporte une réponse très pertinente en alliant flexibilité, économie d’espace, maîtrise financière et gain de temps. Mais pour être totalement opérationnelles, ces constructions doivent s’adapter au terrain et ainsi être elles-mêmes temporaires. Le choix de bâtiments modulaires démontables permettrait d’imaginer de nouvelles manières d’occuper les friches en y accueillant des activités temporaires dans de très bonnes conditions. Car en effet, pour répondre à des usages tels que le logement, les friches doivent devenir des espaces vraiment qualifiés. Le développement d’un procédé constructif temporaire doit donc intégrer un impératif de qualité architecturale et fonctionnelle.
En 1964, Peter Cook (architecte du groupe avant-gardiste britannique Archigram) présentait déjà la « Plug-in city ». Il prévoyait que la ville du XXIème siècle serait totalement modulable et évolutive. C’est précisément dans cette idée qu’Agilcare a développé son procédé constructif Nano®. Le procédé Nano® permet de concevoir sur-mesure les projets en fonction des besoins et des usages.
Mais chez Agilcare, la démarche ne s’arrête pas là. La véritable offre de valeur se situe lors de la fin de vie ou d’usage du bâtiment. Fini les démolitions et les déchets de chantier, tous les bâtiments sont transformables ou déconstructibles. Une fois désassemblés, tous les éléments deviennent les ressources de projets futurs. Ce réemploi réduit ainsi drastiquement les quantités de déchets produits et les quantités de matière première utilisées. L’idée n’est donc pas nouvelle, mais elle se concrétise en intégrant les exigences environnementales de notre époque.
Conclusion
Les deux principales limites que rencontre aujourd’hui l’urbanisme sont la rareté du foncier et la lutte contre l’étalement urbain. C’est pour cette raison que de nouvelles manières de valoriser le foncier existant doivent émerger, pour faire de l’urbanisme transitoire un levier de développement pérenne et respectueux de son environnement.
Sources : Relai d’information du site Batipresse : les friches et l’avenir de la ville transitoire