La finance participative gagne du terrain
Pourquoi est-ce que le financement participatif séduit les PME ?
De plus en plus de PME se tournent vers le financement participatif pour financer leurs besoins et leur développement. En se finançant par le crowdfunding, elles permettent à des investisseurs privés ou publics de diversifier leurs placements moyennant des taux d’intérêts compris généralement entre 4% et 10% par an. Ces financements peuvent prendre la forme de prêt rémunéré mais également d’emprunt obligataire. Mais pourquoi les PME se financent sur les plateformes de financement participatif, acceptant des taux d’intérêts beaucoup plus élevés qu’un financement bancaire ?
La finance alternative – qui englobe la finance participative (ou crowdfunding), les cagnottes et les prêts aux entreprises – continue à gagner du terrain en France. L’an dernier, elle a collecté 1,4 milliard d’euros (+ 39 %), contre 297 millions d’euros en 2015, souligne le baromètre réalisé par le cabinet de conseil KMPG et l’association Financement participatif France (FPF).
Le mot d'ordre est la diversification
Certains acteurs du marché opposent régulièrement les emprunts bancaires et les emprunts participatifs. Or, on oublie souvent que ces deux modes de financement sont complémentaires. En effet, une entreprise se doit de diversifier ses partenaires financiers, piliers de la solidité financière et gages de confiance auprès des parties prenantes.
L’emprunt participatif peut alors venir compléter un emprunt bancaire ou une levée de fonds en capital. Dans le premier cas, bon nombre de PME ont plusieurs partenaires bancaires, et le financement participatif est un moyen comme un autre de diversifier ses relations, surtout lorsque les banques peinent à financer la totalité d’un besoin ou lorsque celui-ci n’est pas couvert par un engagement bancaire, notamment lorsqu’il s’agit d’un besoin intangible de type développement commercial. Dans le second cas, une levée de fonds en capital tend à diluer les actionnaires existants, le financement participatif par emprunt est alors un moyen d’atténuer cette dilution, c’est une source de financement complémentaire. La finance participative est donc un nouveau mode de financement permettant aux PME de diminuer leur dépendance vis-à-vis de banques et des actionnaires.
Un mode de financement adapté aux PME
4% à 10% de taux d’intérêt pour une entreprise qui se finance sur une plateforme de crowdfunding, c’est élevé. Mais alors, pourquoi nombre d’entre elles se tournent vers ce mode de financement ? La réponse est simple : ce mode de financement est souple et couvre parfaitement tous les besoins d’une entreprise, souvent sans caution ni garantie, sans oublier que le coût d’une campagne de financement participatif intègre également le bénéfice d’une communication et d’un relais de l’information visant à augmenter la notoriété d’un produit ou d’une entreprise.
Le principe même de l’activité bancaire étant de ne pas prendre de risque, de sécuriser un prêt par des garanties ou des nantissements sur actifs, il est difficile pour les banques de financer des besoins immatériels. C’est sur les besoins suivants que les entreprises voient en la finance participative une solution jusqu’à présent non adressée par les acteurs financiers classiques, quitte à payer un taux d’intérêt plus élevé :
⦁ Besoin en fonds de roulement
⦁ Financement des variations de stocks
⦁ Financement du développement commercial
⦁ Financement de la recherche et de l’innovation
⦁ Besoin de recrutements
⦁ Frais généraux, frais juridiques, frais administratifs
Sources : Relai d’information InvestBook