L’ISR : qu’est-ce que c’est ?
L’Investissement Socialement Responsable (ISR) consiste à intégrer de façon systématique et traçable des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) à la gestion financière.
Depuis plusieurs années, l’investissement socialement responsable, ou « ISR », prend une importance croissante dans l’univers de la finance. Le but : faire en sorte que l’investissement soit une manière de soutenir les entreprises les plus vertueuses au quotidien, en délaissant a contrario les entreprises jugées insuffisamment sensibles à ces sujets.
Les particuliers peuvent bien sûr eux-mêmes choisir d’investir dans des entreprises dont ils soutiennent les activités ou les principes de fonctionnement vis-à-vis du développement durable. Néanmoins, il est souvent difficile d’avoir soi-même une expertise dans ce domaine, tout en ayant une bonne gestion du risque financier.
C’est pour cela qu’ont été créés des fonds dits « ISR », gérés par des professionnels spécialisés sur ces thématiques. Les gérants de ces fonds mettent les enjeux environnementaux et sociaux au premier plan de leurs choix d’investissements. Le succès croissant de la gestion ISR se voit dans les chiffres avec 223 milliards d’euros désormais investis dans des fonds ISR fin 2014 en France (Chiffres Novethic et Forum pour l’Investissement Responsable).
Les différentes formes d'ISR
– L’approche thématique :
C’est un fond de finance exclusivement (ou presque) des entreprises actives dans des domaines précis. C’est par exemple le cas de Covéa Actions Solidaires, un fond d’actions en euro consacré à des entreprises dont les produits ou services ont un impact positif sur la santé, l’éducation ou l’emploi.
– Les exclusions sectorielles ou normatives :
Plus de la moitié des fonds ISR français se basent, eux, sur les exclusions. Elles sont tout d’abord sectorielles, dès lors que les entreprises sont issues des secteurs de l’armement, du tabac, des jeux d’argent, des énergies fossiles ou dont les activités sont jugées dangereuses (OGM, pesticides, tests sur les animaux…). On parle alors d’exclusion éthique.
Les exclusions peuvent également être normatives. Chez Allianz Valeurs Durables, sont exclues, entre autres, les entreprises impliquées dans des affaires de corruption, qui ne respectent pas les droits de l’homme, du travail et des enfants. La discrimination, le travail forcé ou la dégradation de l’environnement constituent d’autres critères d’exclusion.
– L’engagement actionnarial :
Une dernière forme d’ISR, encore peu répandue en France puisque ne concernant que 12 fonds actuellement, est l’engagement actionnarial. II s’agit ici d’intégrer le capital d’entreprises pour les influencer et les pousser à améliorer leur démarche RSE (Responsabilité sociétale des entreprises), notamment par le biais des votes en assemblée générale. Il peut ainsi être demandé à une société de ne pas s’implanter dans un pays où le droit du travail est inexistant, ou bien de renforcer ses mesures de lutte contre les émissions de CO2.
La France est un pays très dynamique en matière d’ISR. Les institutions de retraite publique, les syndicats (au travers du Comité Intersyndical de l’Épargne, Salariale) et les gestionnaires d’actifs sont des moteurs importants de son développement.
À l’échelle européenne, l’ISR est promu par l’Eurosif (European Sustainable Investment Forum) dont le FIR est membre fondateur. Au niveau mondial, les investisseurs responsables participent auxPrinciples for Responsible Investment (PRI), qui cherchent à pousser le monde de la finance à prendre en compte de plus en plus souvent les critères « ESG » ainsi que leurs enjeux.
Sources : AGIPI | Boursorama