Le Dernier Avantage de la Silicon Valley?

Le Dernier Avantage de la Silicon Valley?

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La France a un incroyable talent. Loin des émissions de télé réalité, nos diplômés, jeunes talents et ingénieurs en particulier possèdent une excellente réputation, au point qu’un nombre croissant d’entre eux sont recrutés par les entreprises de la Silicon Valley. Au-delà de cultiver notre pépinière de talents nous avons, semble-t-il, aussi appris à encourager l’entreprenariat : les initiatives autour de la French Tech, les efforts fournis pour attirer les investissements étrangers, l’accompagnement de nos start-ups font rayonner la France dans l’univers des nouvelles technologies. Mais, si nous sommes aujourd’hui devenus l’une des alternatives intéressantes à la Silicon Valley, l’élève ne dépasse pas encore le maître et la Silicon Valley conserve inexorablement son avantage compétitif. Mettons de côté l’argument de la taille du marché et de la masse critique et demandons-nous pourquoi ?

Qu’est-ce que la Silicon Valley possède de plus ? Et même au delà de la France, pourquoi les jeunes écosystèmes alternatifs comme le Royaume Uni, l’Allemagne ou Israël restent-ils encore à la traîne et à la peine ?

Pour le comprendre, il faut sans doute considérer de plus près ce que l’on nomme « talent » : ce que nous appelons talent recouvre à la fois l’éducation, l’aptitude remarquable et la potentialité. Ce que le « talent » californien a de plus, c’est l’expérience globale et générale que la chronologie et l’histoire de la Technologie lui a donnée. Le « talent » Californien a connu des cycles complets de vie d’une entreprise : la croissance, le succès, l’échec. Ces histoires heureuses et/ou malheureuses sont foison et constituent un socle, une réserve qui permet d’en écrire la page suivante.

L’histoire de l’écosystème californien montre qu’il a maintes fois su créer des succès fulgurants : de Intel dans les années 60 à Apple dans les années 80 a Google ou Facebook hier et Slack et Stripe aujourd’hui. Il y a, de ce fait, réunis géographiquement dans la Silicon Valley, une abondance de ressources humaines qui ont pris part à la croissance exponentielle comme aux échecs retentissants. Ces « talents » ont appris leur leçon, bonne comme mauvaise; ils apportent leur précieuse expérience et la partage à chaque nouvelle aventure entrepreneuriale. Qu’ils replongent dans le bain opérationnel eux-mêmes ou qu’ils investissent et conseillent les nouveaux entrepreneurs, leur « sagesse » constitue un atout considérable et le premier des capitaux des jeunes entreprises. On parle de « PayPal Mafia » le groupe d’ex entrepreneurs qui avaient lancé la société et qui ensuite ont injecté une grande partie de leurs gains dans de nouveaux projets et permis de lancer Tesla, LinkedIn, Palantir, SpaceX, YouTube, Yelp, ou encore Yammer. D’autres géants l’ont également compris, comme Cisco, qui laissent libre cours à leurs cadres, de partir créer de jeunes pousses ailleurs, qu’ils rachètent ensuite et réintègrent éventuellement si le succès se confirme.

Que manque-t-il donc aux jeunes écosystèmes comme le nôtre par rapport à la Silicon Valley, se demande-t-on ? Le temps, l’expérience et la maturité que confère le fait de vivre des cycles complets de succès comme d’échec. Fort de son talent, l’écosystème français est « capable de faire » quand le californien a « déjà fait » et se montre capable de réinjecter ce savoir en plus dans sa prochaine phase de développement. D’une certaine manière on peut dire contrairement à l’adage qu’il faut avoir été pour être, alors laissons-nous le temps de grandir et continuons à attirer des ressources « expérimentées » pour épauler nos jeunes talents!

Source : relais d’information Linkedin par Reza Malekzade